- Les ponts thermiques constructifs et géométriques
- Les risques potentiels
- Le facteur de température
- Calcul numérique de la valeur Ψ d’un pont thermique linéaire
- Les noeuds constructifs et la réglementation PEB
- La PEB et le calcul numérique des nœuds constructifs
- Ponts thermiques et PHPP
- Le calcul du psi de mise en oeuvre des châssis
- PT sol - cave chauffée et dalle de sol enterrée
L’évocation même du pont thermique conduit à imaginer une série de désordres physiques sans trop connaître exactement quels sont les risques encourus.
Déperditions énergétiques
Un pont thermique d’une longueur relativement faible ou ponctuel n'aura que peu d’influence sur l’ensemble des déperditions d’un bâtiment. Par contre, une faiblesse sur une grande longueur ou répétée (mise en œuvre de fenêtres ou série de colonnes dans un sous-sol) peut engendrer de mauvaises surprises lors du bilan global du bâtiment. Il sera donc nécessaire de s’y attarder.
Mais attention : apporter trop d’amélioration n’a souvent que peu d’intérêt. En effet, un grand nombre de solutions existent. Parfois simples ou parfois difficiles à mettre en œuvre, peu esthétiques ou coûteuses. Nous engageons donc le concepteur à rester attentif à une vision globale du bâtiment et à l’objectif fixé. En effet, il est parfois économiquement plus intéressant de laisser un pont thermique non-conforme (pour autant qu’il ne présente pas de problème de condensation comme expliqué au point précédent) et de compenser cette déperdition supplémentaire par une augmentation de l’isolation dans une paroi.
Condensation et moisissures
L’apparition de condensation est un phénomène simple en soi et ne dépend que de deux paramètres : l’humidité absolue de vapeur d’eau (il s’agit de grammes d’eau par kilogramme d’air sec, un mètre cube d’air sec correspondant à 1,2 kilogrammes), et la température de l’air. Plus la température est élevée, plus l’air est capable de contenir une grande quantité de vapeur d’eau. Les problèmes de condensation apparaîtront simplement lorsque la quantité de vapeur d’eau que contient l’air chaud (à l’intérieur d’un local par exemple) ne peut plus être contenue lorsque cet air est refroidi, par exemple au contact d’une paroi froide. Cette vapeur d’eau sera alors condensée sur le support le plus proche (la paroi ou plus précisément, un pont thermique).
Donc, suivant ce tableau, pour une ambiance à 20°C et une humidité relative de 50%, la température de surface ne peut être inférieure à la température de rosée = 8,8°C.
L’apparition de moisissures est, quant à elle, dépendante de cinq facteurs devant nécessairement être combinés :
La présence de spores (quasi permanente)
L’humidité relative sur le support (minimum 70%)
La température (difficile à maîtriser, car le développement peut s’effectuer pour certaines moisissures entre 0 et 50°C). Cependant, de cette température dépend le point 2. Elle a donc un rôle à jouer non négligeable.
La qualité du support (substrat)
Le laps de temps durant lequel les conditions 2 à 4 sont réunies.
Si un de ces cinq facteurs n’est pas rencontré, il n’y aura pas de développement de moisissures.
Comme nous pouvons le constater, le phénomène d’un point froid dû à un pont thermique ne peut, à lui seul, créer l’apparition de moisissure, mais il y contribue en diminuant la température de surface et donc en augmentant l’humidité relative du support.
Source : www.mnn.com
Pratiquement, pour des espaces suffisamment ventilés, il s’agira d’éviter des températures de surface trop faibles (nous garderons en mémoire la température de 12°C comme étant une limite inférieure communément admise à ne pas franchir).
Exemple : mur plein (brique) et toiture plate (lourde) non isolée à gauche et isolée à droite. Bien qu’une faiblesse non négligeable soit à noter en bord de toiture, l’isolation de la toiture (à droite) permet à elle seule de repousser la ligne des 12°C à l’intérieur de la construction.