La présente étude a été réalisée à la demande de l’entreprise Ploegsteert afin de déterminer l’impact de l’usage de leur nouveau matériau, le « Lambdabloc ».
Le « Lambdabloc » est un bloc de terre cuite rempli de laine de roche granulée dont la conductivité thermique mesurée est de 0,16 W/(m.K)* . Ce matériau est utilisé comme rupteur thermique dans la plupart des nœuds constructifs rencontrés, notamment dans la construction neuve.
Cette étude comparative présente l’impact de l’utilisation de ce nouveau matériau dans diverses situations. Sur base de 4 nœuds constructifs différents, des analyses thermiques ont été réalisées en considérant ou non la présence du « Lambdabloc ».
Figure 1 - Isothermes de couleur des 4 nœuds constructifs avec « Lambdabloc »
Les résultats de ces analyses sont repris dans le tableau ci-dessous :
Tableau 1 – Valeur des ponts thermiques linéiques (psi) avec et sans « Lambdabloc » ainsi que les déperditions énergétiques épargnées pour 4 cas de figure considérés
Ainsi, pour chaque nœud considéré, nous avons établi :
la valeur « psi » (pont thermique linéique exprimé en W/(m.K)) avec et sans « Lambdabloc ».
La longueur de chaque nœud constructif représente une valeur moyenne et représentative d’un projet de construction unifamilial.
Ces hypothèses fixées, nous avons alors calculé la quantité d’énergie épargnée pour chaque nœud constructif (voir tableau 1 et graphique 1).
Graphique 1 – Valeurs des ponts thermiques linéiques (psi) avec et sans « Lambdabloc » pour les 4 cas de figure considérés
Mais que représentent ces économies d’énergie de manière globale ? Est-ce significatif sur un projet de construction (de type maison unifamiliale) ?
Pour répondre à ces questions, nous avons considéré une construction unifamiliale ayant une surface de 200m², un rendement global du système de production de chauffage égal à 85% et répondant à 3 standards énergétiques :
1er cas : une maison passive ayant des besoins de chauffage de 3000kWh/an, soit une consommation équivalente d’environ 350 litres de mazout ou de m³ de gaz.
2ème cas : une maison très basse énergie ayant des besoins de chauffage de 6000kWh/an, soit une consommation équivalente d’environ 700 litres de mazout ou de m³ de gaz.
3ème cas : une maison basse énergie ayant des besoins de chauffage de 12000kWh/an, soit une consommation équivalente d’environ 1400 litres de mazout ou de m³ de gaz.
Le tableau 2 reprend les économies d’énergie réalisées exprimées en kWh/an ou en litre de mazout ou m³ de gaz par année.
Tableau 2 – Synthèse des économies d’énergie réalisées pour un projet de construction unifamiliale en fonction du standard énergétique considéré
Les économies annuelles sont de l’ordre de 55 litres de mazout.
Pour un projet répondant au standard passif, cela représente plus de 15% d’économie sur la consommation annuelle.
Pour un projet répondant au standard très basse énergie et basse énergie, cela représente respectivement une économie de 8% et 4%.
Ceci démontre donc que plus le standard énergétique est performant, plus l’influence des ponts thermiques sur le bilan énergétique sera importante. Une gestion optimisée de ces derniers sera alors recommandée.
Ainsi, au regard de l’évolution de la réglementation PEB et des exigences européennes dans les prochaines années, une gestion efficace des nœuds constructifs sera l’une des clefs de réussite du développement du projet**.
*Valeur ℷd calculée selon la norme EN 1745 et convertie en ℷui
**Notons que la gestion thermique des nœuds constructifs n’est qu’un aspect de l’étude. En effet, il est également important de vérifier, et d’autant plus dans le cas de rénovation, le risque de condensation (voir livre « Ponts thermiques », B.Quevrin, Edition pmp)